jeudi 9 juin 2011

News du japon

 

Lundi 6 juin

La NISA dit que c'est maintenant 850.000 terabecquerels et pas 370.000

Quand elle a nonchalamment annoncé en avril qu'elle élevait le niveau INES de la centrale de Fukushima à 7, la NISA disait que le montant total des matériaux radioactifs (iode et césium) libérés dans l'atmosphère était de 370.000 terabecquerels.

Cela a été révisé aujourd'hui à 850.000 terabecquerels, une augmentation de 130%.

Pourquoi cette révision ? La NISA dit avoir sous-estimé les rejets des réacteurs 2 et 3.

Et rappelez-vous, l'eau contaminée de la centrale contient 720.000 terabecquerels d'iode et de césium radioactifs.

On s'approche lentement et progressivement de Tchernobyl.
 
Le gouvernement japonais admet une « fusion traversante »* des réacteurs 1, 2 et 3
*NdT : difficile à traduire, l'expression anglaise est « melt-through »
La manière de se comporter de ces politiques et bureaucrates est tellement prévisible : ils font comme ça depuis le début de l'accident.
Le Yomiuri Shinbun (original en japonais, 7 juin) rapporte que le gouvernement japonais admettra maintenant dans son rapport à l'AIEA qu'une « fusion traversante » a pu se produire dans les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale de Fukushima.

Selon le Yomiuri, la « fusion traversante » se produit quand le combustible fondu a fui du RPV et s'est déposé au fond de l'enceinte de confinement, et est considérée comme pire que la simple fusion (« melt down)

Bon, « l'alarmiste » et « dramatisant » Ed Markey (représentant du Massachusetts) avait donc raison. Il disait le 6 avril avoir reçu l'information comme quoi une partie du coeur du réacteur avait fait une fusion traversante dans le RPV du réacteur 2. Et la NRC (commission de régulation nucléaire) disait qu'elle n'en était pas sûre. Oui, oui.

Quand le rapport sera soumis et discuté à l'IAEA, ils parleront sûrement de la fuite du corium hors de l'enceinte de confinement, en train de ronger les fondations.

(Dans la série « maintenant ils le disent ») la radioactivité à Tokyo : 2,7 microsieverts/h dans l'air à l'intérieur de l'usine de traitement des déchets


C'est le plus haut niveau de radioactivité jamais détecté à Tokyo jusque-là et c'est presque le même niveau qu'à Iitate-mura dans la préfecture de Fukushima, désignée en tant que « zone d'évacuation planifiée ».

Quelle est donc l'excuse du gouvernement de Tokyo pour cacher cette information ? « Cela a été détecté à l'intérieur du bâtiment. La radioactivité ne posait pas de problème dans le périmètre de l'usine. »
Ce n'est même pas une bonne excuse.

Comme je l'avais posté sur ce blog en mai, la « centrale de traitement de Tobu » avait 170.000 becquerels par kilo de césium radioactif dans ses boues, qui ont déjà été vendues comme ciment. Je n'ose pas penser au niveau radioactif de l'air à l'intérieur de l'usine.

Relevé de radioactivité 7 juin au Japon


Commentaire de celui qui a posté la vidéo :

"Une autre belle journée au Japon, je suis à 220 km au sud de Fukushima, à la périphérie de la région de Tokyo. On est le mardi 7 juin, comme vous pouvez le voir dans la vidéo, je marche juste devant chez moi et ...radioactivité. L'air n'est pas dangereux, mais le sol, oui. La radioactivité est beaucoup plus élevée dans les zones basses et le gouvernement ici essaie désespérement de le garder secret."

En réponse à un commentaire, il annonce qu'il part bientôt...
 
 
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Mercredi 8 juin

La centrale de Fukushima II (pas la I) veut déverser 3000 tonnes d'eau dans l'océan

Saviez-vous même qu'il y avait de l'eau dans les soubassements de Fukushima II (« Daini ») ? Et que cette eau a besoin d'être traitée pour lui enlever ses matériaux radioactifs ?

TEPCO craint que les équipements pour l'alimentation en courant des soubassements ne se dégradent à cause du sel marin apporté par le tsunami, mais je suppose qu'ayant trempé dans l'eau salée pendant presque 3 mois, ils sont pratiquement fichus.

Encore une conception géniale de General Electric, mettant l'alimentation en courant dans un sous-sol d'une centrale nucléaire juste en face de l'océan dans un pays propice aux séismes et tsunamis.


TBS News : (résumé)
Le ministère de l'agriculture, de la forêt et de la pêche est fortement opposé à ce plan de TEPCO, craignant pour les effets d'un déversement d'eau contenant des matériaux radioactifs au niveau des productions marines.
La centrale est en arrêt à froid, mais le tsunami a inondé les bâtiments des réacteurs et des turbines.

Mise à jour :
L'eau provenant du tsunami contient du cobalt-60, du césium-137 et du césium-134. Le niveau de contamination est entre 10 et 30 fois la limite permise pour une décharge dans l'océan.
TEPCO n'a pas publié encore à ce sujet.


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Le rapport du gouvernement japonais à l'AIEA sur l'accident de la centrale de Fukushima I

Il est écrit comme si l'accident était ancien et maintenant hors de propos.


Je suis en train de le lire. Il ressemble au rapport de l'AIEA au gouvernement japonais, et il ressemble aussi à la présentation faite fin mai par un des favoris spécialistes en nucléaire du gouvernement, de l'université de Tokyo.


Pourquoi ce soupçon que les trois ont été écrits par le même groupe de gens ?

La partie la plus hilarante du rapport pour moi, c'est la section des « leçons apprises ». Avant « d'apprendre les leçons », ils feraient mieux de stopper ces réacteurs pour les empêcher de répandre leur radioactivité plus loin, D'ABORD.
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La centrale nucléaire de Genkai (à l'extrémité sud du Japon) qui fonctionne au MOX, sera remise en service début juillet

Le gouvernement municipal de Genkai-cho dans la préfecture de Saga et Kyushu Electric Power Company sont prêts à redémarrer les réacteurs 3 et 4 de la centrale de Genkai.

Son réacteur 3 utilise du MOX en plus de l'uranium, ce que les japonais nomment génération « pluthermal » (plutonium + thermal). En fait, c'est le premier réacteur à MOX au Japon.(le réacteur 3 de Fukushima I est le troisième)
Le MOX japonais vient de France, au fait.

En décembre 2010, un an après avoir commencé l'usage du MOX dans le réacteur, un niveau élevé d'iode radioactif a été détecté dans l'eau de refroidissement du RPV (4 fois la limite). Ils ont découvert qu'il y avait de minuscules trous d'aiguille dans l'une des barres de combustible (uranium) par lesquelles l'iode radioactif fuyait. Par la suite, la centrale a stoppé le réacteur 3 et fait une maintenance régulière plus tôt que prévu.
8 sur 12 des assemblées de communes dans Genkai-cho sont en faveur de redémarrer les réacteurs, tout à fait satisfaits des mesures de sécurité qui se sont étoffées à la centrale. Un problème ? Quel problème ? L'iode fuit ? C'est quoi, l'iode ?

La centrale se trouve au nord de Kyushu, dans la préfecture de Saga. Parlez-leur du sens du vent. Presque tout le Japon sera sous le vent de la centrale.
L'argent cause et cause fort.

Le gouverneur de Saga est une autre élite diplômé de l'université de Tokyo, et un carriériste bureaucrate au gouvernement.

Dernière minute : arrêt de fonctionnement des réacteurs 1 et 2 à Fukushima I, injections d'azote stoppées

Selon TEPCO, le courant s'est arrêté dans l'après-midi du 8 juin dans les réacteurs 1 et 2. Les lumières sont éteintes dans les pièces de contrôle. L'injection d'azote et quelques postes de surveillance ont stoppé. TEPCO enquête sur les causes.
Ils auraient suspendu l'injection d'azote en raison d'une élévation de pression (dans l'enceinte de confinement).
Problème électrique mineur, j'en suis sûr. Pas de raison de s'inquiéter. D'un autre côté, l'enceinte de confinement du réacteur 1 a été fissurée. Comment la pression peut-elle monter ?
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News du 9 mai au Japon

Toujours des bonnes nouvelles...

Ex-SKF

Mise à jour Fukushima : le courant est revenu dans les réacteurs 1 et 2

(De divers journaux japonais)

TEPCO ne sait toujours pas ce qui a causé la coupure d'électricité des réacteurs 1 et 2. Le courant a été coupé entre 14h20 et 17h30 le 8 juin.

TEPCO prévoit d'ouvrir la double porte du bâtiment du réacteur 2 après avoir installé le système de filtration de l'air et se dépêche depuis plusieurs jours de « réduire » la quantité de radiations à l'intérieur du bâtiment. Le même exercice que celui qui a été fait pour le bâtiment du réacteur 1.

Le système de filtration d'air est programmé pour être opérationnel le 11 juin, jour où de grands rassemblements « anti-centrales nucléaires » sont prévus à travers tout le Japon.

Pendant ce temps, le président de TEPCO, Masataka Shimuzu, s'est fait « gronder » verbalement (sans aucune sanction) par le président de la centrale de Fukushima, Masao Yoshida, pour ne pas avoir stoppé l'injection d'eau de mer le 11 mars comme convenu avec TEPCO et ne pas en avoir fait le rapport aux chefs de TEPCO. 

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Dans la série « On en apprend tous les jours ») Accident de Fukushima : 1 tonne d'hydrogène en quelques heures après exposition des barres de combustible


La NISA ne pouvait empêcher les lois physiques de faire leur chemin à la centrale, ils ont donc fait de leur mieux pour le cacher. Et les reporters, pas vraiment suffisamment férus de physique pour mentionner une quelconque science, ne savaient pas quoi dire aux conférences de presse dans les premiers jours de l'accident et/ou n'ont pas compris la réponse donnée par TEPCO ou la NISA.

Les rares qui ont demandé et compris et ensuite écrit leurs spéculations sur les conditions de la centrale ont été étiquetés de « menteurs qui colportent la peur » à la fois par le gouvernement, les médias grand public qui ont reçu des tonnes d'argent publicitaire des compagnies d'électricité pour faire la pub des centrales nucléaires dans tout le Japon, et également par un nombre surprenant de japonais ordinaires, bien éduqués et donc très confiants dans les explications « officielles ».

En tout cas, la NISA dit maintenant qu'une énorme quantité d'hydrogène a été générée seulement quelques heures après l'exposition des barres de combustible dans les réacteurs 1, 2 et 3.

Ils ont peut-être enfin lu les entrées sur le « corium » dans le Wikipédia anglais.

Et rappelez-vous toujours l'assistant du premier ministre qui disait « nous savions qu'il y avait fusion depuis le début, nous ne nous sentions pas de l'annoncer » et les médias   laissaient faire.
(Cet assistant, Goshi Hosono, est en visite aux US pour « échanger » des informations avec des responsables américains de haut grade. Il ira ensuite au Royaume-Uni et en France,aussi fermes supporters et promoteurs de l'énergie nucléaire que les US et le Japon)

Condensé des articles sur le suivi de se qui se passe et que l'on nous dit pas ;)

Pour lire l'intégralité de ses articles RDV sur Bistro Bar Blog

Puis nous terminerons par cette belle lecon de courage :

Fukushima : des ingénieurs seniors volontaires pour devenir liquidateurs dans les centrales nucléaires

Partant du principe que les cancers se développent moins rapidement chez les seniors, des ingénieurs à la retraite japonais se sont portés volontaires pour travailler en tant que liquidateurs dans les centrales nucléaires nippones touchées par le séisme et le raz-de-marée de mars dernier.

Voici une belle preuve de courage et d’abnégation… En effet, des ingénieurs à la retraite japonais souhaitent reprendre du service pour aller travailler comme liquidateurs dans les centrales nucléaires de Fukushima détruites par le tremblement de terre et le raz-de-marée de mars dernier.

L’idée est simple. Elle est née du constat suivant… Chez les seniors, les cancers se développent moins rapidement que chez les plus jeunes. De plus, l’espérance de vie des retraités est logiquement -et mathématiquement- moins élevée que celle des générations plus jeunes.

« Nous ne devons pas laisser ce travail aux seules mains des jeunes ingénieurs » indique dans une récente dépêche de l’AFP, Yasuteru Yamada, retraité métallurgique de 72 ans à l'origine de cette initiative. Et de poursuivre : « Les jeunes gens, notamment ceux qui ont des enfants, ne devraient pas être exposés aux radiations ».

A ce jour plus de 290 ingénieurs retraités se sont ainsi portés volontaires pour reprendre du service et travailler au sein des systèmes de refroidissement des réacteurs de la centrale Fukushima.

Face à cette proposition, la société Tepco, en charge de l’exploitation des centrales nucléaires, a indiqué qu’elle préférait confier cette délicate mission à des spécialistes. Cependant, Tepco rencontre des véritables difficultés pour trouver des liquidateurs volontaires. Pour le moment, environ 1.200 personnes travaillent sur le terrain alors qu’il en faudrait beaucoup plus pour accélérer la manœuvre.

De son côté, le gouvernement est également embarrassé par cette proposition. En effet, il ne veut pas que l’on considère qu’il autorise des escadrons de kamikazes seniors pour réparer les centrales… 

2 commentaires:

  1. Et Goldorak, qu'est-ce qu'il fout ? et l'équipe d'enfer de Dragon ball Z, hein ou c'est qu'ils sont, ah mais ça fait moins le malin, et le Godzilla ou c'est qu'il est celui-là ? ça pour inventer des conneries y'a du monde, mais pour arrêter cette putain de centrale de chiotte à merde, tout le monde fait dans son froc, y'a plus personne, c'est ça le pays du Manga? Bah pardi, Rétrolaser! les bridés! non irradiés me paraît plus actuel...

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  2. Naruto a essayé mais il m'a dit que c'était trop tard ;)loool

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